SUIS-JE DE DROITE ? SUIS-JE DE GAUCHE ?

A 20 ans, je jouais au foot, j’apprenais la vie, je lisais des livres, je refaisais le monde avec mes amis, certains communistes, trotskistes, même maoïstes.  A l’époque presque tous très à gauche comme leur papa sans analyse historique ni libre pensée. Le romantisme révolutionnaire marxiste irréaliste faisait la loi.  

La dénonciation rituelle des fachos était de rigueur, l’enseignement dans son ensemble était gaucho. Tous les livres de cette époque confinaient le français dans un monde de gauche mais pour moi aucun écho à mes états d’âme ; je n’étais pas gaucho, pourtant je n’adulais pas la société de consommation ni l’arrogance du fric ni l’ordre bourgeois. Je n’étais pas gaucho, je ne rasais pas les murs quand je voyais tous ces ignorants, je connaissais le malheur de ceux qui vivaient dans les régimes socialistes d’Europe de l’est ou j’allais en vacances l’été en Pologne et en Russie que certain osaient nommer le paradis soviétique.

A 20 ans, je prônais la liberté de penser, d’agir, d’entreprendre donc catalogué à droite par allergie des philosophies destructrices des révolutionnaires de salons.  Je n’aimais ni leurs postures ni leurs slogans débiles. Déjà, je pressentais que le gaucho tournerait fatalement au bobo égocentrique comme un mauvais vin tourne au vinaigre.

Un fond de lucidité m’avertissait qu’à tout prendre il valait mieux être gouverné par les énarques comme Giscard, que par des émules de Robespierre, de Lénine qui nous emmèneraient à un avenir sinistre. Ma mère, mise au goulag à l’âge de 13 ans  par les communistes bolchéviques en Pologne en 1939, m’immunisait contre les venins du marxiste, c’est-à-dire du socialisme.  Si l’on redonne à ce mot son vrai sens, le socialisme c’est une société où la personne est intégralement prise en charge par la communauté et formatée à cette fin depuis le berceau jusqu’à l’Ehpad.

Ma position politique se situait donc au centre droit sans accroche avec quelque idéologie que ce soit. Ma position prône la liberté par instinct de survie, elle invoque la nécessité de prendre en compte  l’histoire, la fluidité du réel, les ambiguïtés de la conscience, ainsi que nos rêves d’harmonie, nos soifs d’émerveillement, nos aspirations à l’éternité. Je suis  davantage à droite par amour de la liberté : « mon père a écrit un livre dont le titre était liberté chérie ».  

Je suis convaincu qu’on ne doit pas s’investir à corps perdu dans la sphère politique, ça relève du mystique, de la manipulation des masses où les courants de rivières paisibles peuvent se transformer en courants d’une violence inouïe et incontrôlable où la poésie politique ne s’entend plus.

Je suis convaincu que la politique doit être modeste ; ça devrait consister simplement à gouverner un peuple en évitant que les déséquilibres mentaux, que les fiertés trop meurtries et en protégeant les humbles des rapaces en tous genres.

Je suis donc de centre droit comme l’aurait été aujourd’hui "Jean Jaurès, Victor Hugo" (voir mes rubriques histoire et politique) par horreur de tous les idéologues qui toujours « enténèbrent » les âmes et érigent des barbelés.

Pour revenir à l’actualité, je soutiens Emmanuel Macron bien qu’il ne reflète pas tout à fait mes idéaux politiques. Je le soutiens,  il doit réussir à moderniser notre économie,  seul vecteur de richesses possible pour le bien vivre des populations, c’est la seule solution pour une France meilleure.

Alain Prieto